La cantine de minuit
Yarô Abe
Avez-vous une cantine préférée ? Un lieu
réconfortant où vous retrouver ? Le mangaka Yarō Abe a imaginé cette gargote
typique et chaleureuse, dans un recoin de Shinjuku, arrondissement de Tokyo. Un
bienveillant patron ouvre ses portes de minuit à 7h du matin pour vous préparer
une cuisine traditionnelle. Dans cette chronique sociale aussi gourmande que
curieuse, on rencontre tout ce qui fait le sel d’une vie nocturne : yakuza,
chanteuse de karaoké, couple, joueur de mah-jong, acteur de seconde zone ou
fille de joie. La surprise arrive comme un nouveau plat, à chaque fois que la
porte s’ouvre… Avis aux lecteurs de Jirō Taniguchi, si vous avez aimé « Le
gourmet solitaire » et « Les Années Douces », vous ne pourrez qu’adorer « La
cantine de minuit ».
La
carte se résume à peu de choses : soupe miso au porc, bière, saké, shôchû. Mais
toute la magie opère lorsqu’on apprend que vous pouvez commander n’importe quel
autre plat. Si le patron a de quoi vous le préparer, il le fera.
Le sujet est donc déconcertant de simplicité : une galerie de Tokyoïtes nocturnes s’accoudent au bar en forme de fer à cheval. Le titre du chapitre révèle un plat comme le natto, le katsudon ou le tsuma du sashimi. Alors, un silence gourmand s’installe, les regards se croisent et lorsque le plat est servi, le lien se fait enfin: sauce sucrée ou sauce soja pour ce plat ? De ces choix sacrés autour de la cuisine traditionnelle japonaise, des saveurs vont rendre nostalgique, des débats s’instaurent, des anecdotes et surtout des rencontres se font. C’est ainsi qu’un yakuza et un gérant de bar gay vont devenir amis grâce aux Wiener (de petites saucisses viennoises coupées en forme de pieuvres et sautées à l’huile).
Le sujet est donc déconcertant de simplicité : une galerie de Tokyoïtes nocturnes s’accoudent au bar en forme de fer à cheval. Le titre du chapitre révèle un plat comme le natto, le katsudon ou le tsuma du sashimi. Alors, un silence gourmand s’installe, les regards se croisent et lorsque le plat est servi, le lien se fait enfin: sauce sucrée ou sauce soja pour ce plat ? De ces choix sacrés autour de la cuisine traditionnelle japonaise, des saveurs vont rendre nostalgique, des débats s’instaurent, des anecdotes et surtout des rencontres se font. C’est ainsi qu’un yakuza et un gérant de bar gay vont devenir amis grâce aux Wiener (de petites saucisses viennoises coupées en forme de pieuvres et sautées à l’huile).
Avec
peu de décors, l’auteur se penche sur l’âme de ses personnages de papier : un
trait fin, simple et désuet, des visages marqués et aux drôles d'expressions
qui nous touchent au plus haut point.
Au
fur et à mesure de cette lecture, on ne peut que s’attacher à ces habitués
gourmands, qu’ils soient volubiles ou discrets, voir même s’inquiéter
lorsqu’ils disparaissent quelques temps.
Après
avoir passé plus de 20 ans comme directeur dans une agence de publicité,
l’auteur Yarō Abe voulut défaire sa cravate à 41 ans pour entamer une vieille
passion : le manga. Quelques années plus tard, La cantine de minuit
était née. Décidément, Le Lézard Noir n’a pas fini de nous surprendre ! De
l’Ero guro avec Suehiro Maruo à l’étrange Akino Kondoh, en passant par
l’hilarant Vagabond de Tokyo et plus récemment le maître de l’horreur
Kazuo Umezu, ou encore le fabuleux Minetaro Mochizuki avec Chiisakobe
(prix de la série, Angoulême) et Tokyo Kaido… la dégustation de cette Cantine
de minuit confirme le talent d'un éditeur à lire absolument.
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