La danse sorcière
Karine Henry
Un livre du corps et du mouvement
Après
l’Opéra de Paris et plusieurs années à Düsseldorf avec Pina Bausch, Else est
revenue en France où elle fait partie de la compagnie des Kachinas, célèbre
pour ses fascinantes improvisations chamaniques. Depuis plus de trente ans,
Else n’a jamais cessé d’exercer son art car la pratique de la danse comme
unique thérapie l’a véritablement sauvée d’une pathologie sévère – une
catatonie consécutive à un traumatisme de l’enfance. Danser, puiser en soi la
maîtrise du déploiement puis laisser advenir la beauté, le sens et l’harmonie :
c’est à l’abri de cette discipline que cette femme a reconstruit sa vie…
jusqu’au matin où l’entrave se manifeste. Face à sa salle-verrière, ce lieu
lumineux où depuis toujours s’est enracinée sa danse, quelque chose apparaît,
par-delà une lucarne située de l’autre côté de la rue. Une ombre la regarde. Qui
semble la menacer.
Alors l’envahit la peur, celle de la paralysie, celle du trauma. Ou celle de la folie. Le corps virtuose défaille, le geste se dérègle. Et pire : ses proches n’entendent pas, la renvoient à l’obscur, s’interrogent et sous-estiment l’éventualité d’une présence hostile.
Alors l’envahit la peur, celle de la paralysie, celle du trauma. Ou celle de la folie. Le corps virtuose défaille, le geste se dérègle. Et pire : ses proches n’entendent pas, la renvoient à l’obscur, s’interrogent et sous-estiment l’éventualité d’une présence hostile.
Grand
roman de la danse – de Wigman à Carolyn Carlson, de Nijinski à Béjart, de
l’Opéra Garnier au Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch et jusqu’au Sankai Juku
–, ce livre du corps en mouvement, inspiré, exalté ou contraint, est aussi
celui de l’inquiétante étrangeté qui saccage la chorégraphie d’une vie, désaxe
la trajectoire d’une étoile et la projette dans une tout autre démesure.
Lorsque
je vois de la danse, je suis immédiatement projetée dans le corps du danseur,
je ressens les élans, l’étirement des fibres musculaires, le vertige des sauts,
l’exaltation des pirouettes, l’air cinglant la peau, la peur, l’excitation,
l’émotion… C’est depuis cette capacité projective que j’ai écrit le corps
dansant d’Else, chercher à donner à voir la danse en train de se faire, que le
lecteur soit à l’intérieur tout autant qu’à l’extérieur du corps de la
danseuse, qu’ il sente la sueur de l’effort perler, la peur, le trac,
l’exultation, l’épuisement extrême, cet état second qui conduit au dépassement
absolu de soi...
Katherine
Henry
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