Repose-toi sur moi
Serge Joncour
Prix Interallié
Aurore
est une styliste reconnue et Ludovic un agriculteur reconverti dans le
recouvrement de dettes. Ils n'ont rien en commun si ce n'est un curieux
problème : des corbeaux ont élu domicile dans la cour de leur immeuble
parisien. Elle en a une peur bleue, alors que son inflammable voisin saurait,
lui, comment s'en débarrasser. Pour cette jeune femme, qui tout à la fois
l'intimide et le rebute, il va les tuer.
Ce premier pas les conduira sur un chemin
périlleux qui, de la complicité à l'égarement amoureux, les éloignera peu à peu
de leur raisonnable quotidien. Dans ce grand roman de l'amour et du désordre,
Serge Joncour porte loin son regard : en faisant entrer en collision le monde
contemporain et l'univers intime, il met en scène nos aspirations contraires,
la ville et la campagne, la solidarité et l'égoïsme, dans un contexte de
dérèglement général de la société où, finalement, aimer semble être la dernière
façon de résister.
Recouvreur de
dettes, un ancien agriculteur se rend dans les banlieues parisiennes, les
pavillons en meulière où les vieux se laissent déborder par la consommation
frénétique. Ce sont des imprévoyants pour la plupart, des malveillants aussi,
parfois des énervés. Ludovic partage une cour d'immeuble à Paris avec des gens
qui ne lui ressemblent pas. Des bobos vivant côté rue, version chic et chère,
avec ravalement tous les cinq ans et métiers ronflants. Aucune raison de se
croiser en dehors du bonjour-bonsoir de rigueur, jusqu'au jour où apparaît
Aurore, une princesse qui travaille dans la mode. Elle craint, comme une
fillette, les corbeaux domiciliés en bas de chez elle. Ludovic sait comment
faire pour apaiser les cauchemars d'Aurore. Et tant pis si ces deux-là, la
mondaine et le paysan, la styliste et le rustre musclé, n'ont rien à faire
ensemble, le pouvoir romanesque de Serge Joncour vient nous prouver le
contraire.
Cet auteur magique
et malicieux sait comme personne évoquer la vie contemporaine et ses
contradictions, les peurs sociales et la beauté des âmes. Il décrit le vertige
amoureux et la force des apparences sans élever le ton, gardant ce pétillement
de la phrase qui permet de glisser du sourire aux larmes.
Prix
Interallié : Le prix a été fondé le 3 décembre 1930 par une trentaine de
journalistes qui déjeunaient au Cercle de l'Union interalliée à Paris en
attendant les délibérations des dames du jury du prix Femina. Le prix est remis
au début du mois de novembre, après le prix Goncourt, au restaurant parisien
Lasserre. Uniquement honorifique, ce prix ne s'accompagne d'aucune récompense
d'ordre pécuniaire.
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