jeudi 20 avril 2017

Face au mur



Face au mur

Laurent Astier, dessin. Jean-Claude Pautot, scénario.



 60 piges – 25 de cabane – 15 de cavale.





A l'occasion d'un atelier BD organisé en 2012 au sein de la centrale de Saint-Maur, l'une des trois « prisons haute sécurité » françaises, le dessinateur fait la connaissance du braqueur multirécidiviste qui a passé la plus grande partie de sa vie en cellule et le reste en cavale. Si Face au mur n'est pas explicitement la biographie de ce sexagénaire devenu plasticien, aujourd'hui en liberté conditionnelle, ce récit est pétri de souvenirs et d'épisodes glanés dans sa vie ou dans celles de compagnons de détention. D'où la physionomie éclatée de l'histoire, les multiples flash-back…
Astier a su capter, avec son trait réaliste et sa mise en scène syncopée, l'ambiance des prisons françaises, où chacun ­arbore un masque de circonstance, le fameux « bagne pour enfants » de Belle-Ile-en-Mer, où Pépé a séjourné adolescent, les minutieux préparatifs d'un casse au début des années 1980 ou encore l'extrême paranoïa du malfrat en cavale et ses trucs pour échapper aux flics. Une confiture donc, mais aux saveurs fortes et amères, qui évoquent souvent celle du Trou, l'excellent film de Jacques Becker. — Stéphane Jarno

1982. « À vingt-cinq ans, je me suis retrouvé dans la pire prison de France. Quand je dis la pire, je sais de quoi je parle. J’en avais déjà testé quelques-unes. Quand vous entrez ici, vous n’avez envie que d’une chose : vous évader. » 2008. « A cinquante ans, j’avais enfin gagné mon ticket pour la liberté. Enfin, c’est ce que je croyais. Déjà quinze ans que je vivais en sursis, un rab de liberté que j’avais volé pour ne pas perdre ma vie. Quinze ans de cavale. » 1992. « C’était un sacré pactole. Plusieurs millions d’euros. A cette époque-là déjà, les banques et les fourgons, c’était fini. Il fallait aller à la source… »

Après une enfance... turbulente, il commence très tôt les braquages et est incarcéré pour la première fois à 20 ans avant de s’échapper. Il passe plusieurs fois par les cases « cabane » et « cavale » avant de se réformer définitivement : ancien malfrat authentique, Jean-Claude Pautot est aujourd’hui en liberté conditionnelle. Il peint et multiplie les expositions.

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